Éthiopie-Nigeria,
formalité ou piège
Les Super Eagles du
Nigeria ont bien changé depuis le mondial 2010. Fini les stars, fini les noms,
fini l’offensive à outrance. Le nouveau sélectionneur Stephen Keshi a mis en
place une équipe plus regroupée et dure à manœuvrer. Le résultat fut immédiat,
avec un titre de champion d’Afrique, le troisième de son histoire. Revers de la
médaille, toutefois : l’équipe peine à trouver une efficacité offensive. Durant
toute la phase de poules, les coéquipiers du portier lillois Vincent Enyeama n’ont
marqué « que » sept buts en six matches. Fait insolite : cinq de
ces sept buts ont été inscrits dans les 10 dernières minutes ! Pourtant, l’équipe
ne manque pas de qualité devant, avec des Obinna (Lokomotiv Moscou), Emenike
(Fenerbahçe), Musa (CSKA Moscou) ou encore Moses (Liverpool).
En face, une
surprise du football africain : l’Éthiopie. Présents à la CAN cette année,
les Antilopes n’ont pas passé le premier tour, sans y être ridicules.
Durant ces
éliminatoires du mondial, ils ont bataillé ferme face à l’Afrique du Sud pour
arracher cette place de barragiste. Se sachant outsiders, le sélectionneur Sewnet
Bishaw compte sur son attaque pour réaliser l’exploit, et notamment le trio
composé de Adane Girma (Saint-George/Eth), Saladin Said (Lierse/Bel) et surtout
Getaneh Kebede (Bidvest Wits/AfS), auteur de 5 buts.
Tunisie-Cameroun,
l’inconnue totale
Les Tunisiens sont à ce stade presque par miracle,
après un long imbroglio. En juin, ils acquièrent leur qualification sur le
terrain, à un match du terme de cette phase de poule. Mais le Cap-Vert ne l’entend
pas de cette oreille, obtenant 6 points sur tapis vert après avoir constaté des
irrégularités lors de leur double confrontation face à la Guinée Équatoriale
(des joueurs suspendus avaient été alignés). Revenant dans la course, les
Cap-Verdiens réalisent un bel exploit en s’imposant 2-0 en Tunisie, remportant
le droit de disputer le barrage. Mais durant ce match, les Cap-Verdiens ont
aligné un joueur suspendu ! Leur match gagné sur le terrain était
finalement perdu sur tapis vert, et ce sont donc les Tunisiens qui récupèrent
la dernière place de barragiste. Entre temps, ils ont réagi à la débâcle
sportive, et changé de sélectionneur. Fini Nabil Maaloul, bienvenue à Ruud
Krol, qui a pris comme première décision d’écarter les stars Darragi et Msakni.
Les clefs du jeu échoiront donc au revenant Chikhaoui (FC Zurich), ainsi qu’à
Ben-Hatira (Herta Berlin) et au Bastiais Khazri. Avec comme objectif principal
d’engranger un avantage maximal avant le match retour à Yaoundé.
Les Camerounais sont également des miraculés. Peu brillants
lors du dernier mondial, les Lions ne se sont depuis jamais montrés indomptables.
Non qualifiés pour les CAN 2012 et 2013, les Camerounais ont consommé 4
sélectionneurs. Par ailleurs, l’atmosphère est assez électrique, avec beaucoup
de conflits autour de la star, Samuel Eto’o, à deux doigts de bouder ce barrage,
et d’arrêter la sélection.
Vous l’aurez compris, ces deux nations partent dans
une inconnue totale, et il est difficile d’en imaginer une des deux passer le
premier tour du mondial.
La fin mardi, avec Ghana-Égypte.
